DATE DE PUBLICATION 08/11/2023
A l’occasion du mois de l’Economie sociale et solidaire (ESS), France Active appelle l’ensemble des acteurs publics et privés à se mobiliser en faveur de l’ESS, afin d’en faire la nouvelle économie de demain, une économie de transformation sociale et solidaire. L’ambition : partager un plan de développement pluriannuel qui donne de nouveaux moyens à l’ESS pour changer d’échelle et accélérer son action en réponse aux défis sociaux et écologiques.
Le point avec Pierre-René Lemas, président de France Active.
Quel est votre constat sur l’ESS en France aujourd’hui ?
Pierre-René LEMAS : Le financement de l’ESS constitue un enjeu majeur pour notre pays surtout en période de crise. C’est une économie porteuse de sens, dont la finalité est sociale et /ou écologique, mais aussi, avant tout, un moteur de création de valeur pour les territoires.
J’appelle donc à une grande mobilisation de tous les acteurs publics et privés pour arriver à développer cette épargne et la porter à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques actuels.
La marge de progression est énorme ! En 2022, les Français ont épargné en moyenne 6000 euros par an soit 158,7 mds d’euros au total. Si chaque Français dirigeait ne serait-ce que 2% de tout ce qu’ils investissent sur des produits d’épargne solidaire, nous doublerions l’encours actuel !
Comme le montre une étude d’OpinionWay que nous avons mené avec Fair, 25% des Français veulent donner du sens à leur épargne mais près de 7 français sur 10 ne sont pas informés sur les produits, leur rentabilité et leur finalité.
Qu’attend-t-on pour les rendre acteurs de leur choix en leur donnant les clés pour passer à l’acte. L’heure de la mobilisation a sonné.
Pensez-vous que l’on considère comme il se doit le rôle que joue les entreprises et associations pour notre pays et notre économie ?
P.R.L. : De plus en plus mais là aussi, il a encore du travail ! Il faut valoriser davantage le rôle que jouent véritablement ces acteurs de l’ESS pour l’économie de notre pays mais également ce qu’ils apportent sur des sujets majeurs aujourd’hui que sont les questions de sens et de valeur que l’on donne au travail.
Ils sont en effet un véritable modèle en termes d’organisation. Par exemple, beaucoup se sont développées autour des principes de coopération. Ces SCOP ont réussi à ouvrir leur gouvernance à leurs bénéficiaires et aujourd’hui aux citoyens. Elles ont été précurseurs dans bien des domaines en apportant des réponses que l’économie « classique » découvre depuis peu. C’est le cas du réemploi et de l’économie circulaire par exemple. Les sujets liés à l’économie de la coopération sont devant nous et sont portés par ces entreprises.
Comment agir pour parvenir au changement d’échelle de l’ESS que vous attendez ?
P.R.L. : Les acteurs publics doivent pouvoir donner une plus large place au financement de l’ESS. Un premier acte concret consiste à mieux orienter les acteurs de l’ESS vers les achats publics, sans doute en renforçant les obligations de l’Etat, des collectivités et des entreprises publiques à intégrer des clauses à dimension solidaire et écologique dans leur politique d’achat, et en développant l’ingénierie d’accompagnement de ces entreprises. La ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, joue ici un rôle décisif en faveur de l’ESS.
C’est aussi à l’ensemble des acteurs financiers et aux entreprises de s’emparer de ce changement d’échelle. Ils doivent œuvrer plus encore au développement de l’épargne solidaire, pour donner de nouveaux pouvoirs d’action aux citoyens et salariés épargnants.
Ils doivent aussi accroitre la mobilisation de leurs fonds pour investir en faveur de toutes ces entreprises qui placent l’utilité sociale et écologique au cœur de leur projet.
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