DATE DE PUBLICATION 07/02/2024

Création du groupe des parties prenantes Interreg CASPER du Limousin

Parties prenantes Interreg CASPER

Le 12 décembre 2023, le groupe des parties prenantes Interreg du Limousin s’est réuni pour la première fois dans les locaux de la Région Nouvelle-Aquitaine. Ce sont 31 personnes d’une vingtaine de structures différentes (association, institution, structure de l’économie sociale et solidaire, collectif d’habitant) qui ont répondu à l’appel pour intégrer le projet Interreg CASPER[1] qui vise à améliorer la résilience des territoires ruraux en déclin grâce à l’adaptation de politiques territoriales par la mobilisation citoyenne.

 

L’objectif de cette réunion était de répondre à la problématique suivante « Comment faire en sorte que les habitants de nos territoires, et surtout les jeunes, participent plus largement aux politiques et aux projets qui affectent leur vie ? »

Une réunion basée sur l’échange de bonnes pratiques entre les différentes parties prenantes

Un premier temps a été consacré à l’échange de bonnes pratiques autour des méthodes de mobilisation citoyenne dans les territoires ruraux et du lien avec les enjeux de désertification de nos territoires.

 

C’est par exemple l’association Unis Vers Tchouk qui a présenté son projet d’insertion et d’éducation par le sport. « Quand on grandit en milieu rural, on sait qu’on va devoir le quitter, comment fait-on pour y revenir ? » C’est en faisant le lien à travers le sport entre les jeunes des quartiers de Limoges et ceux des communes rurales de l’Ouest Limousin, qu’ils arrivent à créer un pont entre urbanité et ruralité. De plus, chez eux, tout adhérent, même les plus jeunes, participe à la vie de l’association (organisation des tournois de Tchouk Ball, préparation des entrainements…) et dès 16 ans les jeunes sont invités à rejoindre le conseil d’administration. C’est tout un écosystème dynamique et une mentalité « participative » qui se crée en entrant par le sport et qui dépasse ensuite ce cadre sportif.

 

Mais c’est aussi la mairie de Faux-La-Montagne qui a présenté sa vision de la mobilisation citoyenne en milieu rural. La mairie s’est donné les moyens pour encourager les initiatives des habitant.e.s. Comment ? En créant des commissions sur des thématiques ou des problématiques spécifiques.

Les commissions peuvent être portées par la mairie, mais venir également d’une idée des habitants. Ainsi, ce sont plus de 30 associations actives sur le territoire qui sont venues occuper des espaces délaissés par les services publics (petite enfance, animation, quotidien). Par exemple, sur proposition de la mairie, une commission a été créée pour discuter des problématiques de logement (pénurie dû à l’arrivée d’habitant.e.s, aux résidences secondaires). Une vingtaine d’habitant.e.s se sont engagé.e.s dans la commission par différentes actions : recensement de l’existant, mobilisation des propriétaires etc.

 

C’est par ailleurs une initiative qu’a mise en place la mairie d’Aureil dans le cadre de la réhabilitation d’une maison en plein centre du bourg. Que faire du bâtiment ? Comment revitaliser une commune qui a vu perdre tous ses commerces ? Une commission s’est montée et est maintenant accompagnée par La Fabrique pour structurer une réponse cohérente avec les besoins du territoire. Les groupes de travail comptent aujourd’hui une vingtaine d’habitant.e.s motivé.e.s et sont en bonne voie pour trouver les moyens de redynamiser leur commune.

 

[1] [1] CASPER : Citizen Activation in Shrinking rural areas for Place-based policies to Enhance Resilience.

 

Parties prenantes Interreg CASPER
Parties prenantes Interreg CASPER

Allez plus loin et trouver des réponses innovantes pour mobiliser plus largement les habitants et les jeunes sur les projets qui les concernent.

 

Pour creuser la problématique, nous sommes parties des cas concrets des participant.e.s pour voir quelles sont les limites qu’ils ont rencontrées dans la mise en place de leurs initiatives et comment les surmonter.

 

La mairie de Veyrac, à travers son projet « Veyrac, tiers lieu village », a voulu mener un travail de fond pour « changer la politique de demain ». Ils ont mis en place plus de 40 évènements participatifs au sein de la commune (journées participatives, atelier de concertation, tournée des villages).

 

Cependant, comment ne pas faire retomber l’euphorie des premières années et créer une participation active sur le temps long ? Comment toucher les jeunes de 15-25 ans qui ne sont plus au conseil municipal des jeunes, et peu impliqués dans la vie politique ?

 

  • Premièrement, en formant les habitant.e.s pour qu’ils acquièrent eux-mêmes des compétences d’animateur / de médiateur / de gestionnaire de projet et qu’ils soient capables de former à leur tour d’autres habitant.e.s afin de créer un cercle vertueux sur le long terme. L’objectif est de rendre autonome et capable des groupes d’habitant.e.s afin qu’ils s’emparent des problématiques de leur commune. 
  • Deuxièmement, en créant un conseil participatif formé de 15 citoyen.ne.s et 5 élu.e.s. Enfin, en donnant aux jeunes les moyens de se réaliser, notamment via un espace pour faire émerger leurs idées (café citoyen des jeunes).

Des représentants du Conseil Régional des Jeunes étaient également de la partie. Cette instance permet aux jeunes de donner leur avis sur les politiques régionales en travaillant sur des axes précis. Mais l’initiative se heurte au cadre rigide de l’institution régionale qui crée une désillusion auprès des jeunes s’il n’y a pas de vrai impact de leur travail sur les politiques.

 

Comment dépasser l’assemblée consultative pour laisser place à un rôle plus engageant au sein du Conseil Régional des Jeunes ?  Peut-être en dépassant ce cadre trop large et en s’appuyant sur des projets plus locaux ? Comment co-construire avec les jeunes un format adapté à leurs envies et leurs capacités ? Que faire également des jeunes non tirés au sort pour intégrer le conseil, qui sont pourtant motivés pour participer activement à la vie régionale et locale ?

 

Ces groupes de travail ont dressé un champ des possibles et de nombreuses réflexions restent à mener pour aller plus loin dans une politique territoriale mobilisant plus largement ses citoyens. Le groupe des parties prenantes Interreg CASPER du Limousin aura donc d’autres occasions de se réunir pour alimenter de nouvelles idées.